Histoire et patrimoine

Histoire de la bastide

L'origine de la bastide lisloise est très ancienne. Les découvertes archéologiques faites, sur le territoire communal par un érudit local, M. Achille GAILLAC (1850-1904), attestent d'une présence humaine, en ces lieux, dès la préhistoire.

La bastide lisloise fut bâtie, après la croisade des Albigeois, probablement à partir de 1229.

Le comte de Toulouse, Raimond VII a voulu créer, sur les rives du Tarn, une ville pour remplacer le "castel de Montégut", chateau fortifié situé sur une colline environnante, dont les croisés avaient exigé la destruction (Traité de Meaux - 1229).

La migration des habitants de Montégut vers cette bande de terre alors dénommée "Yla" car délimitée par la rive droite du Tarn et les ruisseaux du Rabistau et du Vignal, nous éclaire sur l'origine du nom de la bastide.
Au cours de son histoire, ce nom changea plusieurs fois : "Isla en Albigès" devint "Isle d'Albi" avec le passage de l'usage de la langue d'Oc à la langue d'Oil puis, "Isle-du-Tarn" sous la Révolution avant de s'appeler enfin "Lisle-sur-Tarn" par décret du 4 septembre 1898.

Lisle-sur-Tarn est la seule Bastide tarnaise de plaine possédant un port. Situé sur la rive droite du Tarn, il faisait écho à celui de Parisot situé un peu plus en aval, rive gauche, à Avignonet. Au Moyen Âge, ils permettaient les échanges commerciaux par voie d'eau : acheminement de voyageurs, transport et vente des produits locaux : vins, céréales, pastel. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, le transport fluvial assura à la ville un essor permanent et une prospérité dont témoigne encore la prestance de quelques beaux hôtels particuliers. Cet usage commercial perdura jusqu'au début du XXème siècle où, après quelques interruptions, il prit fin en 1920.

Pendant les Guerres de Religion (1520-1598), l'importance de notre bastide est attestée par la décision d'y implanter, en 1579, la "Chambre de l'Edit" - cour de justice siégeant, jusque là, à Toulouse - Elle était composée, pour moitié, de conseillers catholiques et de conseillers protestants ainsi que l'imposait "l'Edit de pacification" pris par le Roi Charles IX pour tenter de mettre fin aux Guerres de Religion. En 1623, le siège de la Chambre de l'Edit fut transféré à Puylaurens, Castres puis Béziers.

Riche de cette histoire, dont elle garde un patrimoine bâti exceptionnel,  et d’un cadre paysagé varié mêlant forêts, plaines et coteaux viticoles, la commune de LISLE SUR TARN vous propose de découvrir :

Dans la campagne lisloise

Le tumulus de Saint Salvy de Coutens : motte de terre d’environ 10m de haut, faite de main d’homme, dont la tradition rapporte qu’elle pourrait être la sépulture d’un général romain.

La chapelle romane Notre-Dame-de-Montaigut (ou Montégut) du redoutable château de Montégut dont le démantèlement fut exigé par le Traité de Meaux (en 1229 – fin de la croisade des Albigeois)
Les chapelles romanes  des ravissants hameaux de Saurs,  Convers, Saint Salvy ou encore celles de Gradille et d'Oustrière cachées dans les bois.

Les églises de Lapeyrière (XVème), de St Etienne, de St Gérard...

chapelle de notre dame de montaigut
pigeonnier

Les châteaux ou imposantes maisons de maître, fièrement campés au milieu des vignes rappellent que l’excellence de nos vins a fortement contribué à la prospérité de notre commune.

Les pigeonniers : Au Moyen Age et jusqu'à la Révolution, le droit d'élever des pigeons était un privilège réservé aux propriétaires terriens qui utilisaient la fiente de pigeons (plus joliment appelée "colombine") comme engrais.

A Lisle-sur-Tarn

La place aux couverts, (place Paul Saissac), autour de laquelle fut organisé le tracé en « damier » des rues, est le cœur de la bastide. C’est la plus grande place à couverts du Sud Ouest (4425m²). Elle était et reste le centre économique et social de la cité : Hôtel de Ville, Office de Tourisme, salle des fêtes, musée du chocolat, banques, commerces, marché dominical, animations.

Le Griffoul (au centre de la place) est une fontaine, classée monument historique, offerte à la ville par Jeanne de Toulouse (Fille de Raimond VII) et son époux Alphonse de Poitiers (Frère de Louis IX).
La frise qui orne la vasque, en alliage de plomb de 8m de circonférence, est parfois interrompue par la croix occitane et la fleur de lys qui symbolisaient l’union du comté de Toulouse et de la couronne de France.
Cette vasque, datant du XIIIème siècle est surplombée d'une fontaine à Angelots, en bronze, fondue en 1611.

Griffoul
Hotel de ville

L’Hôtel de ville – Construit au XVIIIe siècle par la famille de Boisset, ce bel édifice appartient à la commune depuis 1936. 
Un grand escalier en pierre permet d’accéder au premier étage à la salle des délibérations du Conseil municipal. Cette grande salle, ancienne salle à manger,  est ornée de lambris et de peintures sur toile du XVIIIème siècle représentant des scènes champêtres. C'est également dans cette salle que sont célébrés les mariages.
Au centre de la pièce l’imposante table des délibérations (XVIIIe).
Une deuxième salle, dénommée salle « Justice de Paix », où se réunissent les commissions municipales, s'ouvre sur un ravissant jardin en terrasse, formant un pountet au dessus de la rue Achille Gaillac.
Le reste de l'étage est occupé par le bureau du Maire et ceux des services adiministratifs. 
Le  bâtiment est classé, en partie, "monument historique". 

L’église Notre Dame de la Jonquière d’art gothique fut construite, au XIIIe et XIVe siècles, sur l’emplacement d’une église d’art roman dont subsistent seulement un portail et quelques fenêtres sur la façade latérale. 

Elle a été classée monument historique le 12 juillet 1886.

C’est une des plus belles constructions en brique du pays ; elle est un vaste et beau vaisseau de 42 m de long, 14 m de large, et haut de 17 m à la voûte, comprenant un sanctuaire heptagonal et une nef divisée en quatre travées disposant toutes d’une chapelle entre chaque contrefort.

Eglise

Le carrelage est en grès de Maubeuge de 1872, le chemin de Croix est de 1877, les fonts baptismaux de 1881 et l’horloge, située derrière l’orgue, de 1870.

Le clocher, haut de 50 m, est au fond de la nef. Carré à la base, il devient octogonal à partir de la toiture de l’église et se termine par une flêche. Les ouvertures de la partie octogonale sont semblables à celles de la tour de l’église des Jacobins de Toulouse, souvent reproduites et rapportées au XIVesiècle.

Au cours de vos promenades, dans les rues de la cité lisloise, vous pourrez découvrir aussi quelques maisons, en torchis ou briques rouges, à encorbellement à pans de bois typiques de l’architecture médiévale. Certaines conservent sur leurs façades le blason avec les armoiries du comté de Toulouse et sont parfois reliées par des « pountets » très bien conservés ; il existe encore six pountets à Lisle-sur-Tarn.

Sur les allées des Promenades, vous verrez un pigeonnier du XIXe et deux lavoirs récemment rénovés. En remontant du port, vous pourrez faire une halte culturelle au musée Raymond Lafage avant de terminer votre promenade au centre ville, par  une pause gourmande au musée du chocolat.

Pountet